La santé mentale des 17-27 ans et leurs parents

Qualité de contact et prise de conscience – le zeste de la force vitale
Chaque jeune a sa subjectivité et son style de contact (gentil, évitant, conflictuel, détendu). En tant que thérapeutes, nous voulons être comme un plan d’eau où une colombe a des effets d’entraînement, pour permettre la formation et l’accueil des cercles concentriques avec lesquels nous allons travailler.
Trois niveaux interactifs concourent : ce que nous savons de nous-mêmes en interaction (le jeune et le thérapeute en contact) ; comment le jeune  entre en contact ou évite le contact ; comment résonnons-nous avec ce jeune et son style relationnel?
Être reconnu et vivre des réalisations / accomplissements est essentiel pour nous soutenir et nous sentir vus dans leur effort d’être et de vivre. L’entrain, la vitalité est une force de vie – sans contenu spécifique – et être reconnu, engagé dans une activité, c’est le contact avec cette force de vie. Chaque personne a une configuration énergétique fondamentale qui rend son intentionnalité manifeste de manière unique, entre séparation et unité.
La jeunesse bat son plein pour acquérir le sentiment d’être libre de l’éducation parentale. Erikson a souligné que lorsque l’adolescence quitte les problèmes de moratoire, les problèmes de développement de l’identité créent des souffrances existentielles et sociales. Les jeunes tentent de graviter autour de leurs pairs et aspirent pourtant à se libérer des anciens schémas (la sexualité, l’estime de soi et l’estime de soi sont alors fragiles). La liberté est la possibilité de se relier et de s’associer librement au monde ; à s’unir et à respecter leur indépendance. Pour être intime en toute sécurité et devenir une personnalité qui correspond à leurs aspirations. La vie du groupe de pairs et l’appartenance sont apprises et testées, et cette grande collaboration doit être gérée. Cybereti propose une telle collaboration pour que les jeunes testent et goûtent leur mode de collaboration et de relation aux autres. Le sens de la communauté est essentiel pour soutenir les jeunes au-delà de la souffrance individuelle.

Les styles d’attachement comme entrées dans les pathologies
A chaque étape du développement, de la petite enfance au début de l’âge adulte, chaque fois que les charges corporelles intentionnelles sont frustrées et non reconnues par les proches, il y a souffrance et développement de la pathologie. Un enfant qui rentre à la maison et montre une bonne note à son père et se fait dire que ce n’est pas assez bon souffre du manque de reconnaissance de l’autre. Ce geste « manquant », cette « occasion manquée de contact » affectera le jeune alors qu’il est le principal mode de fonctionnement avec les autres. Elle éprouve de la confusion quant à son sens de soi, sa capacité à se connecter à ses parents et le doute, voire la honte, peut s’installer sur ce qu’elle / il s’attendait à ce qu’il se passe et à quel point ils se trompent.
La répétition de tels gestes manqués résonne dans le corps physique du jeune et nécessite un certain ajustement créatif pour faire face à la souffrance interne, en utilisant une certaine résilience. De nombreux jeunes se coupent pour sentir leur corps, s’auto-mutilent pour faire passer la “mentalisation” de la souffrance de l’angoisse à la douleur physique ; une douleur tangible et qu’ils peuvent contrôler, alors qu’ils sont désemparés -souvent dépassés et effrayés- par leur souffrance mentale. Comment être touché et transformé par la souffrance des jeunes pour qu’on intervienne avec empathie et ne contribue pas à plus de souffrance ? Comment partager la fragilité, la vulnérabilité ; et partager une éthique de la fraternité qui dépasse l’éthique narcissique (parentale, autoritaire, experte), pour rejoindre les jeunes là où ils sont ?

D’abord les rencontrer à leur échelle, se sentir aussi fragiles et aussi seuls, se souvenir de ce que l’on ressentait à leur âge en se connectant à nos sensations corporelles. Désensibilisé ? non. Il y a résonance avec sa propre sensibilité au même âge. C’est là que les parents qui n’ont pas la possibilité de ressentir et de résonner avec leur jeunesse recréent comment ils se sont ajustés de manière créative au mode de relation de leurs propres parents (négligence, violence physique, verbale, psychologique, abus ou toilettage sexuel, silence, évitement… ). Ce traumatisme transgénérationnel, exprimé physiologiquement dans l’épigénétique, peut être guéri lorsque les jeunes et les parents prennent conscience de leurs ajustements créatifs à la souffrance.

L’aspect situationnel de la souffrance
Cybereti propose un programme concurrent pour les deux, pour aborder l’environnement et pas seulement les pathologies des jeunes. Les pathologies sont perspectives et situationnelles. Les jeunes tentent de rester entiers dans des situations difficiles et de protéger leur intention – leur besoin – de contact avec des personnes importantes. En nous concentrant sur la vitalité de cette intentionnalité, nous sommes capables de nous connecter et de contempler la beauté de chaque être. La dimension esthétique est basée sur le sensoriel, basée sur les sens. Les jeunes perçoivent leur environnement d’une certaine manière et adaptent leur énergie de contact en conséquence. Le sentiment a une contrepartie corporelle qui est la charge d’énergie pour le contact.